Citations
En réalité je suis devant le monde comme devant un bloc opaque et j'ai l'impression que je ne comprends rien à rien, et qu'il n'y a rien à comprendre.
– André Coutin: Ruptures de silence, Eugène Ionesco - Rencontres..., page 70
Je me suis toujours méfié des vérités collectives. Je crois qu'une idée est vraie lorsqu'elle n'est pas encore affirmé et qu'au moment où elle est affirmé, elle devient excessive. À ce moment-là, il y a un abus, une exagération dans l'affirmation de cette idée qui la rendent fausse.
– Claude Bonnefoy, Arche, Entre la vie et le rêve, 1977 (entretien de 1966), pages 25-26
Nous sommes prisonniers à la fois de nos cultures et de nos organismes, et il faudrait chercher, s'il y en a, des vérités plus profondes, des au-delà de cela.
– André Coutin: Ruptures de silence, Eugène Ionesco - Rencontres..., page 46
Chaque langue se développe, mais le développement ne signifie pas déclin et changement, cela signifie se trouver à chaque moment historique de nouveau. On ne peut vraiment se développer qu'en harmonie avec soi-même.
– "Des idées toutes simples sur le théâtre", traduit de la version allemande, 1960, page 31
Les pièces de théâtre ne sont pas écrites par des auteurs, mais par les générations futures. Je ne peux pas prédire si ma sensibilité correspondra à celle des générations futures. Les générations suivantes écrivent toujours une pièce basée sur celle du dramaturge, mais qui s'écarte à bien des égards de l'œuvre originale.
– Monographie "Ionesco", Rowohlt, 1975, traduit de la version allemande, page 147 (source secondaire)
Ne pas penser comme les autres vous met dans une situation bien désagréable. Ne pas penser comme les autres, cela veut dire simplement que l'on pense.
– "Antidotes", Introduction, 1975, page 11
Prier le 'Je Ne Sais Qui'. J'espère: Jésus Christ.
– Derniers mots sur la pierre tombale d'Eugène Ionesco
Tous les gens meurent dans la solitude, toutes les valeurs tombent par mépris : c'est ce que me dit Shakespeare.
– "Des idées toutes simples sur le théâtre", traduit de la version allemande, 1960, page 30
À quoi sert de vieillir?
– Dernières pensées dans Le Figaro du 14 mars 1994, deux semaines avant son décès
Imagination n'est pas évasion. Imaginer, c'est construire, c'est faire, créer un monde.
– Claude Bonnefoy, Arche, Entre la vie et le rêve, 1977 (entretien de 1966), page 96.
Le quotidien est une couverture grise sous laquelle on cache la virginité du monde.
– Claude Bonnefoy, Arche, Entre la vie et le rêve, 1977 (entretien de 1966), page 33
J'espère en la victoire finale des forces du bien.
– Ionesco dans Le Figaro, 3 décembre 1993
Ce sont précisément les vérités élémentaires que l'on perd à plusieurs reprises de vue. On les oublie. C'est pourquoi on embrouille et ne les comprend plus.
– "Des idées toutes simples sur le théâtre", traduit de la version allemande, 1960, page 33
Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu'au bout! Je ne capitule pas!
– Derniers mots de Bérenger dans la pièce "Rhinocéros"
Une œuvre sans vérité est aussi sans valeur artistique.
– "Des idées toutes simples sur le théâtre", traduit de la version allemande, 1960
Mais enfin le monde ne me plaît pas. Il ne me convient pas. Il est insensé.
– Interview avec Ulrich Wickert
Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait contre lui.
– Dans "Présent passé, passé présent", page 12, traduit de la version allemande, à propos de son père
Dans la solitude je trouve l'homme. Dans les masses compactes je ne le trouve plus.
– Interview avec Ulrich Wickert
Un homme qui a un certain sensibilité ne peux pas vivre dans ce monde. Ou il vit péniblement et mal.
– Interview avec Ulrich Wickert
Je n'aime pas Brecht, justement parce qu'il est didactique, idéologique.
– "Antidotes", page 192
Mon père n'était pas un opportuniste conscient, il croyait juste aux autorités.
– "Présent passé, passé présent", traduit de la version allemand, page 14
Je trouve que le monde entier est absurde - ou non pas absurde. Car il est difficile à dire que quelque chose est absurde si nous n'avons pas de modèle de ce qui n'est pas absurde.
– Interview avec Ulrich Wickert
J'ai l'impression que le monde lui-même peut se dérégler, comme une machine.
– Claude Bonnefoy, Arche, Entre la vie et le rêve, 1977 (entretien de 1966), page 124
Le 'théâtre de l'absurde' a été inventé depuis longtemps. Sophokles faisait du "théâtre de l'absurde" et Shakespeare le définit.
– Interview avec Ulrich Wickert
Je n'ai jamais été hostile qu'à la bêtise et à la violation des droits de l'homme.
– Nouvel Obervateur du 25 décembre 1982, Titre: "Ionesco entre deux chaises"
Les hommes ont rarement la force d'être durablement singuliers.
– Nouvel Obervateur du 25 décembre 1982, Titre: "Ionesco entre deux chaises"
Maintenant ... la personne se confond avec la fonction, ou plutôt, la personne est tentée de s'identifier totalement à la fonction; ce n'est pas la fonction qui prend un visage, c'est un homme qui se déshumanise, qui perd son visage.
– Claude Bonnefoy, Arche, Entre la vie et le rêve, 1977 (entretien de 1966), page 18
Mais enfin le monde ne me plaît pas. Il ne me convient pas. Il est insensé.
– Interview avec Ulrich Wickert
Je suis, hélas, comme cet homme dont on dit que tous les matins il faisait sa prière qui était: "Mon Dieu, faites que je croie en vous."
– Le Figaro, 3-12-1993
Je crois que le propre de la pensée créatrice c'est d'être hors du courant parce que lorsque l'on est dans le courant, lorsque l'on est dans le vent, on n'est pas soi-même. Il faut être dans le vent, dit-on, en réalité il faut être le vent et non pas être dans le vent, même si l'on n'est qu'un vent léger.
– "Ruptures de Silence", page 69
Oui, il m'est arrivé de dire que l'homme est un animal asocial qui ne veut vivre qu'en société et c'est sans doute là un de ses malheurs profonds, c'est dans cette contradiction profonde qu'il vit et c'est peut-être là l'origine de son malaise.
– "Ruptures de Silence", page 81