Journal en miettes: „On ne change pas“
« ON NE CHANGE PAS; la situation change. On peut être mis dans des conditions meilleures ou pires, c’est toujours moi qui suis au milieu, le même dans mon essence intime.
« ON NE CHANGE PAS; la situation change. On peut être mis dans des conditions meilleures ou pires, c’est toujours moi qui suis au milieu, le même dans mon essence intime.
« Je crains la réalisation généralisée de l'utopie. Je dois développer cette idée. J'ai peur d'une transformation de l'homme, d'une mutation de l'humanité. L'idéal égalitaire est l'une des expressions de ce danger. »
Dans les semaines à venir, mon hommage à Eugène Ionesco fêtera ses 25 ans. Le souvenir de ce qu'Eugène Ionesco a communiqué à travers ses œuvres et au-delà me semble aujourd'hui plus important et aussi plus inutile que jamais.
Aujourd'hui j'ai le besoin de citer Eugène Ionesco, qui écrivait en février 1961 dans « Notes et contre-notes » sur l'état de l'art et du théâtre, mais en même temps sur l'homme moderne, sur l'utilité de l'inutile et les « rhinocérites à droite, à gauche ». La raison en était une représentation de « La Cantatrice Chauve » près de chez moi. Un spectacle dont les détails transmis par les médias suggèrent une fois de plus un théâtre politisé, quelque chose qu'Eugène Ionesco a toujours méprisé. Apparemment, on cherche en vain des liens avec la désarticulation du langage de notre temps et la désarticulation du monde. Laissons parler un instant Eugène Ionesco, « Notes et contre-notes », pages 210-213 :
Dans le recueil de citations de ce site, vous trouverez également cette phrase d'Eugène Ionesco sur son impression que le monde entier pourrait se dérègler comme une machine. Et malheureusement, mon impression personnelle est que cette crainte est plus actuelle aujourd’hui qu’elle ne l’était en 1966, l'année de publication de la conversation entre Eugène Ionesco et Claude Bonnefoy. Regardons de plus près le contexte dans lequel Eugène Ionesco a exprimé ses craintes.